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Historique du Domaine de Mozet

Aux origines de Mozet

Le territoire de Mozet est occupé depuis la Préhistoire comme l’attestent les traces retrouvées dans les cavernes de Goyet. Les hommes de la race Néandertal mais aussi ceux de Cro-Magnon se sont installés sur les vallées du Samson et du Tronquoy qui leur offraient abris, chasse, pêche et cueillette.

Plus près de nous, Mozet garde les traces de l’occupation romaine aux premiers siècles de notre ère. Tout d’abord, elle lui doit son nom. Deux théories possibles : « Musa » qui signifie « endroit moussu, marécageux » ou « Musaniun » qui signifie « la propriété de Musaninus ». De plus, des archéologues ont retrouvé les vestiges d’un cimetière romain datant du IIe siècle et deux routes d’origine romaine.

Les premières archives mentionnant « Mozet » et connues à ce jour datent de 747 et 953. Pendant la plus grande partie de l’histoire médiévale du village, les seigneurs appartiennent à l’importante famille de Mozet. A la frontière entre la Principauté de Liège et le comté de Namur, Mozet occupe une place importante qui permet à son seigneur d’obtenir en 1087 la charge d’avoué (protecteur) des possessions namuroises de la principauté de Liège. Cette position oblige les seigneurs à se protéger, il donc est fort probable qu’au XIe siècle, ils aient fait construire une tour en bois sur le modèle des châteaux à motte. Ces constructions étant très vulnérables, la tour de Mozet est rebâtie en pierre au XIIe siècle.

La guerre de la vache

L’histoire locale veut que cette guerre ait été déclenchée par le vol d’une vache en 1273.

Un paysan de Jallet près d’Andenne, vole une vache dans le village de Ciney. Il amène l’animal au marché d’Andenne pour trouver un acheteur, mais son propriétaire, également présent, reconnait sa vache et dénonce le voleur au bailli (policiers du Condroz autrefois), représentant du prince en Condroz.

Le voleur se voit promettre la vie sauve s’il reconduit la bête à Ciney, ce qu’il fait sans tarder. Mais à peine est-il rentré en Condroz, qu’il est arrêté et pendu. Par représailles, son seigneur ravage les environs de Ciney. Le comte de Namur se mêle du conflit, entrainant amis et ennemis à sa suite.

Une guerre de trois ans voit ainsi le jour, opposant les Liégeois aux Namurois et Brabançons. Des dizaines de villages sont détruits et quinze mille personnes sont tuées. Il faudra l’intervention du roi de France, Philippe le Hardi, pour rétablir la situation.

Une perte de puissance

Entre le XIe et le XIVe siècle, Mozet va perdre de son importance. Au fil des successions, le territoire est morcelé et les différents propriétaires font d’importantes donations à des congrégations religieuses. Pour pallier les pertes engendrées, les seigneurs de Mozet essaient de gagner du terrain par le défrichement et les mariages. Mais la perte de puissance devient rapidement irréversible.

En 1361, le nom de Mozet s’éteint par le mariage de la fille de Godefroi de Mozet avec Arnoult de Hemericourt. Arnoult II, fils du précédent, est à l’origine du blason représentant aujourd’hui encore Mozet : « d’argent à la bande de gueule chargée de trois étoiles d’or ». Personnage important dans le namurois, il devient bailli du Comté de Namur en 1363 et épouse la fille d’un maïeur de Namur.

Périodes de troubles

En 1429, dans le contexte de la Guerre de Cent Ans, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, s’empare du comté de Namur et l’intègre à l’état bourguignon. Les luttes entre Brabançons (partisans des Bourguignons) et Liégeois touchent directement Namur et Mozet.

Pour les seigneurs de Mozet, les difficultés vont réellement commencer au XVIe siècle. Vers 1570, la région connait de mauvaises récoltes qui provoquent une famine, suivie de près par une épidémie de peste.

Le comté namurois est aussi directement impliqué dans un contexte européen très agité. Les provinces du nord des Pays-Bas se soulèvent pour leur indépendance, provoquant des troubles politiques et religieux, suite à des mesures prises contre les protestants et certaines libertés économiques. A la fin du siècle, le comté est le point de départ de la reconquête espagnole contre les provinces sécessionnistes. Le château de Mozet est pillé à deux reprises en 1592 et 1595, les soldats occupent les bâtiments et détruisent les récoltes.

Le château prend forme

Au début du XVIIe siècle, les guerres se poursuivent et touchent gravement les habitants mais aussi les princes qui connaissent une situation financière de plus en plus préoccupante. Jeanne de Mozet, la dernière héritière de la famille, met en vente le domaine.

L’acheteur est Marc Antoine Du Four. Selon toute vraisemblance, ce dernier serait à l’origine de la forme actuelle du château. Ce nouveau riche propriétaire se préoccupait de son confort, d’où un agrandissement important qui devait refléter sa situation tout en laissant aux bâtiments une fonction défensive pour sa propre sécurité et celle de la population. En effet, les guerres mettent sur les routes de nombreux mercenaires et vagabonds qui rendent les campagnes incertaines.

Après la mort de Du Four, l’acheteur est un grand seigneur, chevalier de l’ordre de Callatravie, François de Corswarem, qui n’habitera pas le château.

Des révolutions

Le XVIIIe siècle ne porta pas chance aux propriétaires de Mozet. François de Corswarem, Ferdinand Conrad de Haxe et Richard de Hemricourt ne restent propriétaires que quelques années chacun. En 1744, les Ghisels rachètent la seigneurie devenant ainsi les derniers seigneurs d’ancien régime de Mozet. Aucun de ces derniers seigneurs n’habitent le domaine régulièrement. Un fermier dispose de tous les bâtiments de ferme, hormis le pigeonnier et une écurie. Le château est laissé à la disposition du seigneur pour ses quelques séjours.

Mozet n’est pas épargné par la Révolution. De mai à septembre 1790, lors de la Révolution brabançonne, les troupes de « l’armée belgique » occupent le château et le transforment en hôpital et en prison. Les soldats pillent le château, font beaucoup de dégâts aux bâtiments mais font aussi disparaître les archives en grande partie. Pendant le mois de décembre 1792, alors que les révolutionnaires français envahissent les Pays-Bas autrichiens, les soldats de la légion des Ardennes, au service de la République française, pillent une nouvelles fois la ferme du château.

D’hier à aujourd’hui

Après la révolution, Maurice de Lehoye achète le château. En 1868, Adolphe de Severin, fils d’Henri de Severin et de Joséphine de Lehoye, achète à son tour le château et le modifie considérablement. En 1910, sa femme, Valérie de Severin, donne le château, le parc et les bâtiments de ferme au séminaire de Namur. A la fin de la première guerre mondiale, les bâtiments servent de sanatorium aux déportés revenus d’Allemagne.

En 1922, le château est loué au baron et à la baronne de Roest d’Alkemade, les bâtiments de ferme restent le siège d’une exploitation agricole et ce jusqu’en 1964, date à laquelle « Les Guides Catholiques de Belgique » deviennent propriétaires du domaine. Ils souhaitent en faire un lieu de rencontre, largement ouvert aux jeunes et adultes, membres ou non du guidisme. Des travaux et aménagements sont effectués pour permettre au domaine de répondre à cette destination.

Aujourd’hui le domaine est reconnu centre de rencontre et d’hébergement social.